Orbitopathies Basedowiennes

Traitement de l’orbitopathie Basedowienne chez les patients cortico-résistants : Etude nationale rétrospective multicentrique

Rationnel : Environ 30 à 50% des patients atteint de la maladie de Basedow ont une atteinte orbitaire [1]. L’EUGOGO recommandait jusqu’à présent l’emploi d’une corticothérapie intraveineuse comme traitement de première ligne, avec des doses cumulées importantes, de l’ordre de 6 à 8 g au total [2]. Dans ses dernières recommandations de 2021, la première ligne associe maintenant, dans les formes modérées à sévères, le mycophénolate mofetil, mais avec des doses cumulées de cortisone de près de 4,5 grammes [3]. On connait bien les complications qui découlent de la corticothérapie utilisée à forte dose même si le taux de réponse de l’inflammation orbitaire est satisfaisant. Cependant 5 à 25% des patients devront recevoir un traitement de deuxième ligne (immunosuppresseur ou biothérapie) [4]. Les pratiques en France sur l’utilisation de ces traitements de deuxième ligne semblent hétérogènes et leur efficacité n’a jamais été comparée. Nous proposons de colliger et analyser les résultats thérapeutiques du traitement de seconde ligne chez les patients porteurs d’une orbitopathie de Basedow.

 

Objectif principal : Décrire l’évolution de l’orbitopathie inflammatoire et l’évolution biologique des patients sous traitement de deuxième ligne (immunosuppresseur ou biothérapie).

 

Objectifs secondaires : Recueillir les pratiques au sein des différents centres concernant le traitement de première ligne (dose de cortisone cumulée de cortisone, complications éventuelle), et la stratégie thérapeutique du traitement de deuxième ligne (choix des molécules, posologies, durées de traitement).

 

Critères d’inclusion :

  • Patients de 18 ans et plus
  • Prise en charge médicamenteuse de la dysthyroïdie depuis au moins 6 mois, euthyroïdie durable et stable souhaitée
  • Patients cortico-résistants : patients ayant bénéficié de au moins 6 semaines de traitement avec des bolus de 500mg de corticoïdes hebdomadaires et ayant un score clinique d’activité restant supérieur à 3
  • Patients traités par immunothérapie ou biothérapie en seconde ligne

 

Critères d’exclusion :

  • Patients ayant eu une chirurgie décompressive osseuse ou graisseuse
  • Patients ayant eu de la radiothérapie pendant ou après les bolus de corticoïdes
  • Patients ayant une atteinte cornéenne sévère (Grade B ou C ; classification NO SPECS)
  • Patients ayant une neuropathie optique (Grade B et C ; classification NO SPECS)
  • Patients ayant eu une corticothérapie orale dans le cadre de l’orbitopathie dysthyroidïenne
  • Patients ayant eu des bolus de corticoïdes d’1 gramme dans le cadre de l’orbitopathie dysthyroidïenne

 

Déroulement de l’étude : Il s’agit d’une étude rétrospective multicentrique nationale descriptive. Le recueil de données concerne des patients atteints d’une orbitopathie de Basedow ayant bénéficié d’une corticothérapie et d’un traitement de deuxième ligne (immunosuppresseur, biothérapie) depuis 2017.

Un appel à observations est effectué par le réseau du Groupe français d’étude des Maladies Inflammatoires de l’Œil (GMIO), le GRT (Groupe de Recherche Thyroïde de la Société Française d’Endocrinologie). Les patients seront identifiés à partir des dossiers médicaux dans chaque centre. A l’inclusion, chaque patient vivant recevra la notice d’information. Les données anonymisées seront transmises au Pr Bienvenu qui constituera une base sécurisée hébergée à l’Hôpital Saint Joseph, Marseille.

 

Contact : 

Pr Boris Bienvenu, Service de Médecine Interne, Hôpital Saint Joseph, Marseille
Mail : bbienvenu@hopital-saint-joseph.fr

Dr Antoine Poulet, Service de Médecine Interne, Hôpital Saint Joseph, Marseille
Mail : apoulet@hopital-saint-joseph.fr

Pr Mouriaux Frederic, Service d’ophtalmologie, Hôpital Pontchailloux, Rennes.
Mail : frederic.mouriaux@chu-rennes.fr

Dr Na’im Ben Miloud, Service d’ophtalmologie, Hôpital Pontchailloux, Rennes.
Mail : naim.benmiloud@gmail.com

 

Bibliographie :
[1] Prevalence and natural history of Graves’ orbitopathy in a large series of patients with newly diagnosed graves’ hyperthyroidism seen at a single center. J ClinEndocrinolMetab. 2013 Apr;98(4):1443-9. doi: 10.1210/jc.2012-3873. Epub 2013 Feb 13.

[2] Consensus statement of the European Group on Graves’ orbitopathy (EUGOGO) on management of GO.Eur J Endocrinol. 2008 Mar;158(3):273-85. doi: 10.1530/EJE-07-0666.

[3] The 2021 European Group on Graves’ orbitopathy (EUGOGO) clinical practice guidelines for the medical management of Graves’ orbitopathy. European Journal of Endocrinology. 2021;185(4):G43-G67. doi.org/10.1530/EJE-21-0479.

[4] Multi-center study on the characteristics and treatment strategies of patients with Graves’ orbitopathy: the first European Group on Graves’ Orbitopathy experience. Eur J Endocrinol. 2003 May;148(5):491-5.